L'accessibilité moteur sur la Murena 2L2 étant ce qu'elle est, il est souvent
plus avantageux de faire une seule dépose du moteur vers 80 000 Km accompagnée
d'une bonne révision générale.
Pascal HADJEZ nous présente la révision des 80 000 de sa Murena 2L2.

Contribution de Pascal HADJEZ

  Introduction sommaire

Ce n'est pas un secret, l'accessibilité mecanique des Murena 2.2L est quasi nulle.

Par exemple , le demontage de la pompe à eau necessite de descendre le bloc moteur de 15 cm, ce qui est difficile sans outillage tel que palan, chèvre ou grue d'atelier...

Il est donc opportun de profiter par exemple d'une fuite à la pompe à eau pour effectuer une dépose du groupe moteur-boite et effectuer des opérations impossibles à réaliser sur la voiture...

 
 Dépose du moteur sommaire
La dépose du moteur nécessite de débrancher tous les éléments reliés au bloc (faisceau électrique, durits d'eau, d'essence, de dépression..) et de déposer le bras de suspension arrière gauche.

Ne disposant pas d'assez de hauteur de plafond pour soulever suffisament l'arrière de la Murena, j'ai du le sortir par la gauche, et donc dégager l'amortisseur.

 
 Contrôles et révision sommaire
Le moteur étant par terre, il est facile de déposer la boite pour vérifier ou changer l'embrayage ainsi que les joints de sortie de boîte.

Dans le cas présent, un embrayage complet neuf de marque LUK à été monté.

Pour plus de facilité de manipulaton, le moteur est suspendu à la grue d'atelier.

Le carter inférieur est démonté et nettoyé.

Pour les moteurs n'ayant pas eu un entretien suivi (intervalle des vidanges, qualité de l'huile), il faut aussi vérifier l'etat de la ligne d'arbre et de l'embiellage.

Pour cela, démonter un par un chaque chapeau de bielle et de vilebrequin pour vérifier l'etat des manetons et tourillons ainsi que l'état des coussinets. Si tout est correct, le remonter et passer au suivant.

En principe, à 80000km, si le moteur a été bien entretenu, il ne doit pas y avoir de rayures sur les coussinets et encore moins sur les manetons et tourillons. Le serrage au couple prescrit est à respecter impérativement.

Les périphériques moteur démontés et nettoyés.

Le démontage des pipes d'admission et d'echappement permet de changer les joints par des neufs en prenant soin de nettoyer les portées sur la culasse.

Un jeu de bougies neuves, un réglage des culbuteurs et le tour est joué.

La principale operation rendue necessaire après 23 ans et 80000km est le demontage de tous les carters pour en refaire l'etancheité . En effet, les moteurs 2.2L ont une facheuse tendance à fuir au niveau du carter inferieur (spécifique) pour une raison simple : tout le poids du moteur repose sur le carter inférieur en aluminium par l'intermediaire du joint en liège avec inserts en alu.

De ce fait, le joint finit rapidement par s'écraser et par laisser passer de l'huile.

Afin de supprimer ce problème, j'ai choisi de refaire ce joint de carter dans du carton à joints ep 1.5 de marque Meillor-Corteco acheté en plaques. Ce nouveau joint est bien sûr monté sans les inserts et avec un peu de pate d'etancheité Loctite Blanche.

Ce motange a été éprouvé avec succès depuis de nombeuses années sur une 2L2S.

Le joint du haut sur la photo est un joint de TAGORA. On voit clairement qu'il ne convient pas à la Murena.

Le tamis de la pompe à huile peut être nettoyé si nécessaire avant remontage du carter.

Après un bon nettoyage, on peut remonter le carter inférieur et son nouveau joint, puis le carter inférieur de distribution et son joint SPI changé et le carter de culasse avec également les joints refaits.

Puis vient la pompe à eau et son joint papier avec toujours un peu de pate blanche.Par securité, les vis peuvent etre freinées avec de la Loctite Frein Filet.

Sur la photo, la pompe à eau neuve, prête à être remontée.

On profite du démontage du collecteur d'échappement pour nettoyer les portées et les conduits d'échappement. On aperçoit au fond du conduit la soupape d'échappement.

Les carters de distribution ont eux aussi besoin de nouveaux joints papier qui seront également taillés dans du papier à joints à l'aide de ciseaux, cutter et emporte pieces pour les trous de vis.

Mais avant le remontage de ces carters il faut verifier :
  • la chaine de distribution et son tendeur ;
  • la chaine de la pompe à huile ;
  • le jeu de l'axe de la pompe à huile et eventuellement le jeu des pignons.

Ces vérifications peuvent bien sur entrainer le changement des pièces usées par des neuves ou comme dans le cas présent un simple nettoyage car peu d'usure.

 
 Repose du moteur sommaire
Le remontage de l'ensemble moteur boite ne pose pas de problème à condition toujours de disposer d'un palan ou d'une chèvre ainsi que d'un chariot à roulettes.

Les silent-blocs moteur seront verifiés et éventuellement changés, surtout ceux du support articulé monté sur la culasse. En effet, leur mauvais état peut entrainer une fissure au niveau de la culasse. Les durites seront changées par sécurité et les tuyaux d'eau verifiés.

Le moteur est glissé sous la voiture par la gauche, comme lors de la dépose.

La grue d'atelier permet un remontage aisé. Remarquer le chariot sur roulettes du moteur qui passe entre les deux bras de la grue.

Conclusion :

Cette revision peut paraitre disproportionnée par rapport à l'etat initial de la voiture, mais elle permet de conserver un vehicule tres fiable et agréable, pouvant parcourir de très longues distances sans appréhension.